Psychologue clinicien, psychanalyste
Psychologue clinicien, psychanalyste| Pontoise-gare (Val d’Oise 95)| Paris 9 (Madeleine / St Lazare / Opéra)
« Face au monde qui change, mieux vaut penser le changement que changer le pansement »
F. Blanche.
Le monde bouge et avec lui les personnes. En témoigne le nombre croissant de familles expatriées. Rendu possible grâce aux avancés technologiques, ces aventures vivent à l’heure d’internet : on se skype, on tchate, bref on est « en direct » !
Il s’agit de prendre la mesure de cette révolution : le rapport à l’espace-temps s’est modifié. De New-York à Pékin, l’écran d’ordinateur tisse aujourd’hui un pont par dessus les 11000 Km et permet d’être ensemble par le son et l’image.
« Il m’a fallu vivre à l’autre bout de la terre pour comprendre que si j’étais loin c’était avant tout de moi-même » me confiait récemment une maman.
Si rien ne remplace le contact en face à face, le dispositif « télé-psy » entend répondre à un besoin : celui de pouvoir consulter en toute confidentialité un professionnel du soin psychique de sa langue et de sa culture durant l’expatriation. Pour les familles, les angoisses liées à la vie à l’étranger ont tendance à se polariser sur la question des enfants. « Pour eux c’est à quitte ou double » déclarait un papa avant de partir. Ce à quoi je lui ai répondu que vivre loin de ses bases étaient certes une période à risques mais surtout une chance qui se risque. Il s’envola rassuré, soulagé par ce « double filet de sécurité » que sont les téléconsultations (possibilité de consulter sur place et possibilité de consulter ce même thérapeute une fois revenu).
Car les thérapies en ligne sont particulièrement indiquées pour les enfants. Si « voir un psy » tend à engager des affects contradictoires chez les adultes, les thérapies pour enfants conduisent à désacraliser la démarche. Pour un enfant un psy c’est simple. C’est quelqu’un « qui aide », un adulte extérieur au cercle familial à qui « ont peut dire ses secrets ». De plus les enfants font preuve d’une grande capacité d’adaptation. Nés avec les nouveaux moyens de communication, ils en ont intégré les codes et se saisissent du dispositif de façon naturelle. Comprenons bien que les premières réticences – légitimes – qui accompagnent les thérapies en ligne sont des questionnements d’adulte. La pratique montre qu’un enfant ne se demande pas s’il est en train de faire une « vraie » thérapie ou si le thérapeute est « vraiment présent » de l’autre côté de l’écran. Les enfants entre de suite dans le vif du sujet, intériorisent le cadre et comprennent que la vidéo est un moyen et non une fin en soi.
…voir même ça court tant elles sont vivantes. Bien sûr on se parle mais on peut également dessiner ensemble via des logicielles, jouer à un jeu en réseau ou encore regarder une vidéo. Le tout contribue à une grande richesse des matériaux à interpréter et donc à une avancée efficace de la thérapie. Pratique, j’irai plus loin en posant que ce dispositif thérapeutique est fondamentalement symbolique. Il mime en effet la situation concrète de l’enfant expatrié : entre perte et séparation, découverte de l’altérité et acculturation, c’est l’ensemble des stades du développement psycho-affectif qui est mis au travail et est objet de transfert.
Il suffit de se connecter sur la plateforme « télé-psy ». La prise en main est vraiment intuitive, avec la liste des psychologues du réseau selon leurs différentes spécialités, un espace personnel, des documents à consulter sur la psychologie de l’expatriation ect…. Une fois le thérapeute choisit et le rendez-vous fixé, les consultations peuvent commencer via un logiciel que l’on télécharge et qui garanti la stricte confidentialité des échanges.
Selon son orientation, chaque thérapeute fixe son cadre de travail. Car « être en live » ne veut pas dire « partir en live » ! Les règles sont les mêmes qu’en cabinet classique et tendent vers un seul objectif : créer un espace de parole assez sécurisant pour qu’un mieux-être puisse advenir. De là les motifs de consultations sont variés et s’appliquent à l’ensemble de la pédopsychologie (difficultés relationnelles, troubles du comportement, phobies scolaires, angoisses ect…) Les seules contre-indications que nous observons sont liées à un état somatique – problèmes oculaires ou auditifs rendant impossible le média vidéo – ou des angoisses psychiques trop envahissantes qui nécessitent une contenance physique.
Conclure c’est insister sur le rôle des parents dans la thérapie de leurs enfants. Fini le temps où les parents se retrouvaient culpabilisés, exclus des prises en charge. Si la thérapie doit demeurer le lieu de l’enfant, nous savons qu’un couple moins angoissé a des effets positifs immédiat sur la santé psychique de l’enfant. C’est pourquoi, pour aider les enfants, il est parfois indiqué d’opter plutôt pour un travail de guidance parental voir une thérapie de couple. L’enfant s’en trouvera soulagé, parce que moins inquiet, heureux de voir que papa et maman prennent soin d’eux en dehors de lui.